La fermeture imminente de la base de Sunwing à Québec suscite de vives inquiétudes parmi les acteurs du secteur aérien, notamment en ce qui concerne la pérennité du service en français pour la clientèle de cette région.
## Impact de la fermeture de la base sur l’emploi local
Dès avril 2025, WestJet mettra un terme à l’exploitation de la base de Sunwing située à l’aéroport international Jean-Lesage de Québec. Cette décision, qui découle de l’acquisition de Sunwing par WestJet en 2022, soulève des préoccupations majeures pour les membres de l’équipage de la région. Bien que des vols continuent d’opérer depuis Québec, les équipages ne seront plus nécessairement résidents locaux. Les pilotes et agents de bord pourraient être déroutés depuis d’autres villes comme Calgary, Toronto, ou Montréal.
## La langue et l’identité québécoise en jeu
Le commandant Mark Taylor, président du Conseil exécutif supérieur de Sunwing, a exprimé des réserves concernant cette évolution. Selon lui, la fermeture de cette base entièrement francophone remet en cause non seulement la qualité du service fourni, mais aussi le respect de l’identité francophone du Québec. Dans ses déclarations, il a souligné que la province n’est pas simplement bilingue, mais résolument francophone. De son côté, le commandant Mathieu Têtu a confirmé que la clientèle québécoise attache une importance capitale à recevoir des services en français, ce qui pourrait être compromis par cette nouvelle organisation.
## Délai accru et gestion des imprévus
En plus des préoccupations linguistiques, la fermeture de la base pourrait s’accompagner d’une augmentation des retards de vols. Les pilotes ont averti que faire appel à des équipes extérieures qui ne connaissent pas nécessairement les conditions spécifiques du climat québécois pourrait ralentir le processus opérationnel. Chaque hiver, environ 80 000 passagers empruntent Sunwing pour se rendre vers des destinations ensoleillées, et des imprévus tels que des conditions météorologiques difficiles peuvent déjà compliquer la gestion des vols. Le fait que des équipages locaux, appelés régulièrement à la rescousse, puissent disparaître représente un défi supplémentaire.
## Répercussions personnelles pour les employés
La fermeture de la base ne se limite pas à des enjeux opérationnels; elle affecte également gravement la vie familiale des employés. Les pilotes et agents de bord sont désormais confrontés à des choix difficiles : déménager dans une autre ville pour conserver leur poste, effectuer le trajet quotidien entre Québec et Montréal sans compensation, ou choisir de démissionner. Cette dernière option a déjà été prise par plusieurs employés, ce qui entraîne une instabilité au sein de l’équipe.
## Un appel au dialogue resté sans réponse
Face à cette situation alarmante, les employés de Sunwing à Québec ont sollicité des discussions avec WestJet pour préserver la base et l’emploi. Cependant, leurs efforts pour établir un dialogue avec la direction semblent vains, les tentatives de communication étant restées lettres mortes. Les employés ont exprimé des frustrations, notamment un manque de réactivité de la part de la direction face à leurs inquiétudes.
## Engagement de WestJet envers le Québec
En réponse aux diverses préoccupations soulevées, une porte-parole de WestJet a affirmé la volonté de la compagnie de conserver une forte présence en Québec. Elle a indiqué que l’intégration de Sunwing à WestJet impliquerait une réaffectation des équipes basées à Québec vers Montréal, tout en soulignant que l’entreprise cherche à répondre aux besoins de la clientèle soucieuse de l’accessibilité à des services en français.
La situation reste préoccupante, car la pérennité du service en français à l’aéroport de Québec demeure une pierre angulaire pour de nombreux voyageurs de cette région. La manière dont WestJet gérera cette transition sera cruciale pour l’avenir de Sunwing dans la province.