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Les agents de contrôle routier suspendent leurs activités sur les routes du Québec jusqu’à nouvel ordre.

Le Tribunal administratif du travail a décidé de mettre un terme à la patrouille des contrôleurs routiers au Québec pour des raisons de sécurité. Cette mesure fait suite à des incidents notables d’agression contre ces agents, soulignant les risques auxquels ils sont exposés lors de leurs interventions.

La décision, rendue jeudi, marque un point culminant dans une lutte judiciaire initiée par la Fraternité des constables en contrôle routiers. Ce syndicat avait précédemment exprimé ses préoccupations concernant la sécurité de ses membres, particulièrement après une série d’agressions survenues dans la province.

Les témoignages d’agents de la patrouille, comme celui de Jean-Claude Daignault, président de la Fraternité, révèlent une réalité préoccupante. Daignault a évoqué plusieurs interventions à haut risque qu’il a vécues, dont deux incidents qui lui ont valu des blessures. Il a critiqué l’attitude des autorités face à leurs demandes de meilleure protection, suggérant que leurs préoccupations étaient souvent considérées comme exagérées.

En réponse à cette situation, le syndicat a pris la décision de porter plainte au Tribunal administratif du travail après avoir épuisé les voies de résolution par le biais de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail. L’audience, qui a duré 20 jours, a conduit la juge Danielle Tremblay à conclure que le danger d’agression pour les contrôleurs routiers était indéniable, compromettant ainsi leur sécurité physique et psychologique. La juge a affirmé que l’employeur ne prenait pas les mesures nécessaires pour assurer la protection de ses employés.

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À présent, les contrôleurs routiers ne sont plus autorisés à patrouiller sur les routes, une décision qui les confine principalement à leurs postes de contrôle, ce qui représente environ 40 % de leurs activités habituelles. Cette restriction pose des problèmes de sécurité, car selon Daignault, les délinquants vont nécessairement éviter ces postes, ce qui pourrait accroître les risques de criminalité sur les routes.

La Fraternité réclame des mesures significatives, dont l’autorisation pour les contrôleurs de porter des armes à feu. Daignault a souligné les changements dans l’environnement de travail au cours des dernières années, notant que les contrôleurs sont souvent confrontés à des situations où leur sécurité est compromise, notamment lors d’interventions liées au transport de drogues ou de véhicules volés.

En réaction, la Société de l’assurance automobile du Québec, l’employeur des contrôleurs routiers, a reconnu l’ordonnance et a indiqué qu’elle procéderait à une évaluation complète de la décision. L’organisme prévoit de revoir ses méthodes de travail afin de garantir la sécurité de son personnel, en suspendant les interventions routières non planifiées tant que des ajustements ne seront pas effectués.

Cette situation soulève des enjeux cruciaux en matière de sécurité et de protection des travailleurs dans des rôles à risques, mettant en lumière la nécessité d’une discussion entre le gouvernement et les contrôleurs routiers pour trouver un terrain d’entente qui garantisse un meilleur environnement de travail pour ces agents.

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