Actualité

Les Américains ont besoin de notre soutien.

Le secteur forestier québécois face aux défis du marché américain

Une présence solide dans l’industrie du bois d’œuvre

Le secteur du bois d’œuvre est essentiel pour l’économie des provinces canadiennes, notamment au Québec. Le Groupe Lebel, qui fait partie de cette industrie, exploite une vingtaine d’usines réparties principalement entre le Québec, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick. Dans la région de Montmagny et L’Islet, quatre usines de sciage génèrent environ 450 emplois, soulignant ainsi l’importance de cette filière pour l’économie locale.

Exportations vers les États-Unis et impacts tarifaires

Environ la moitié des produits du Groupe Lebel sont exportés vers les États-Unis, un marché crucial pour l’entreprise. Cependant, ce commerce est assombri par des tarifs douaniers significatifs, atteignant actuellement 14,5 %. Malgré ces obstacles, les États-Unis continuent d’importer près d’un quart de leur bois d’œuvre, révélant une forte dépendance à l’égard du bois canadien. L’affirmation souvent répétée par les dirigeants américains quant à leur autosuffisance est contredite par des besoins réels, comme le souligne Pierre-Olivier Morency, un responsable de l’entreprise.

Les défis de la demande américaine

La crise du logement aux États-Unis accentue encore davantage la nécessité d’importations de bois canadien. Selon Morency, la demande continue de croître malgré les tarifs. Toutefois, la hausse des prix pourrait peser sur le coût des nouvelles constructions. Un possible passage à un tarif douanier de 39,5 % compliquerait encore plus la situation pour les acheteurs américains désireux d’acquérir du bois canadien, ce qui pourrait entraîner divers ajustements sur le marché.

A lire :  Marilène Gill souhaite défendre l'économie de la Côte-Nord.

Ressentir l’incertitude économique

Plus largement, les entreprises canadiennes qui dépendent des exportations vers les États-Unis se trouvent face à une incertitude économique croissante. Des entrepreneurs signalent un ralentissement des projets d’investissement, responsable d’un climat de défi pour la prise de décision dans le secteur. La peur que des frais supplémentaires soient imposés à tout moment crée une atmosphère de prudence parmi les entreprises, rendant leur capacité à s’engager dans de gros projets très limitée.

Diversification vers l’Europe

Des entreprises comme Rousseau Métal, malgré leur ancrage dans le marché américain, commencent à envisager sérieusement des voies d’expansion en Europe. Le PDG, Charles-Alexandre Paré, indique que l’incertitude sur le marché américain pourrait pousser l’entreprise à augmenter sa présence sur le marché européen, mettant en avant des stratégies pour se diversifier et réduire sa dépendance vis-à-vis des fluctuations américaines.

Les enjeux liés au marché américain pour le secteur du meuble

Amisco, un fabricant de meubles avec des installations au Québec, fait également face à des défis significatifs liés à sa dépendance au marché américain. Le président Luc Robitaille mentionne des initiatives mises en place pour atténuer l’impact des hausses tarifaires. Cela inclut des remises pour ses clients américains pour maintenir sa compétitivité sur le marché.

Concernant le pouvoir d’achat, les effets économiques récents pourraient mettre à mal les ventes d’Amisco. Les difficultés rencontrées par les consommateurs, dues à une inflation forte et à des pertes d’emploi, pourraient entraver leur capacité à dépenser pour de nouveaux meubles. La quête de nouvelles matières premières canadiennes pourrait également s’intensifier, permettant ainsi une meilleure gestion des coûts.

A lire :  Êtes-vous épanoui dans votre travail ? 70 % des Québécois expriment leur bonne humeur — 98.5 Montréal autrement.

Les effets sur d’autres secteurs

D’autres entreprises, comme Avantis Coopérative, sont moins touchées par les exportations, mais doivent tout de même évaluer l’impact des fluctuations économiques sur la demande interne. Comme beaucoup d’entreprises, elles se disent préoccupées par le potentiel d’une baisse du pouvoir d’achat et par les possibles impacts sur les activités commerciales. Les inquiétudes entourant les coûts de production et la disponibilité des ressources, notamment les machines fabriquées aux États-Unis, créent également des défis à anticiper pour les futurs investissements.

Les implications d’une relance de la gestion de l’offre

Dans le cadre de discussions sur la gestion de l’offre, Avantis s’est engagé à surveiller les impacts potentiels sur ses opérations, en particulier dans le secteur avicole. Les directeurs expriment leur confiance dans le fait que le gouvernement canadien continuera de protéger ces mesures, tout en reconnaissant que des négociations futures pourraient apporter des changements.

Dans ce contexte complexe, il est clair que les entreprises québécoises doivent naviguer des difficultés variées tout en répondant aux besoins du marché américain, qui demeure un partenaire commercial essentiel.