Les employés cols bleus de la Ville de Québec ont enregistré des dépenses de 8,46 millions de dollars en temps supplémentaire en 2024, un montant qui suscite des préoccupations quant aux conditions de travail et à la gestion des ressources humaines. Face à une demande d’augmentation salariale de 21,5% sur six ans, le syndicat des travailleurs trouve que cette somme révélatrice résulte de divers défis, notamment la pénurie de main-d’œuvre et des réorganisations structurelles.
Hausse significative des coûts liés au temps supplémentaire
Comparativement aux années précédentes, les coûts associés aux heures supplémentaires ont connu une augmentation significative. En 2022, la facture de temps supplémentaire s’élevait à 7,91 millions de dollars, mais a atteint 8,46 millions en 2024. Les périodes de 2020 et 2021 avaient affiché des chiffres plus bas, autour de 5,7 millions, en raison de l’impact de la pandémie. Selon la Ville, cette hausse des heures supplémentaires pourrait être attribuée à des ajustements nécessaires pour faire face à une charge de travail croissante.
Des salaires élevés grâce aux heures supplémentaires
Parmi les 1 045 employés cols bleus, 46 d’entre eux ont réussi à dépasser le seuil de 100 000 dollars en incluant leurs heures supplémentaires et diverses primes. Un cas notable est celui d’un employé de classe 10 qui a vu son salaire de base de 69 000 dollars grimper à 149 000 dollars par an grâce à 1 122 heures supplémentaires, représentant un revenu additionnel de 76 000 dollars. De façon générale, les employés de cette catégorie ont dû effectuer en moyenne 93 heures supplémentaires durant l’année.
Les primes: un complément de salaire essentiel
En plus du temps supplémentaire, la Ville octroie environ 2,4 millions de dollars par an en primes et bonis depuis 2020. Ces incitations sont destinées à récompenser divers aspects du travail, tels que la présence et la disponibilité lors d’urgences. Certaines primes peuvent atteindre des montants significatifs, comme en 2024, où deux employés ont reçu respectivement 10 000 et 9 000 dollars.
Les causes sous-jacentes des heures supplémentaires élevées
Le syndicat des cols bleus pointe du doigt plusieurs facteurs qui contribuent à la nécessité de faire appel aux heures supplémentaires. Tout d’abord, la réorganisation du travail initiée sous l’administration précédente a engendré des difficultés. Cette réorganisation a mené à des départs en retraite de personnel expérimenté, provoquant une surcharge de travail pour ceux qui restent.
La situation est exacerbée par une pénurie de main-d’œuvre dans certains postes clés. Le manque de personnel qualifié se traduit par des heures supplémentaires obligatoires pour maintenir les services essentiels tels que la gestion des eaux et l’entretien sanitaire.
L’impact sur la qualité de vie des employés
La charge de travail imposée aux cols bleus, souvent associée à des heures supplémentaires, affecte la qualité de vie des employés. Le syndicat plaide pour davantage d’embauches afin de réduire cette pression. Il souligne que beaucoup de travailleurs se voient contraints de faire des heures supplémentaires non par choix, mais par nécessité, ce qui nuit à leur équilibre personnel et professionnel.
Réactions de l’administration municipale
De son côté, la Ville de Québec affirme qu’elle a un effectif suffisant pour répondre aux besoins courants des citoyens. Selon un porte-parole, les heures supplémentaires sont souvent la réponse à des besoins sporadiques, notamment lors d’interventions d’urgence. La Ville insiste sur le fait que l’embauche de nouveaux employés doit tenir compte des coûts globaux, y compris les avantages sociaux, et que des efforts sont déployés pour améliorer l’efficacité des opérations.
