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Les omnipraticiens de Montréal aspirent à une plus grande flexibilité : « L’accumulation des obligations aggrave la situation », souligne le président.

Les médecins de famille à Montréal réclament davantage de liberté dans l’exercice de leur profession. Actuellement soumis à des règles restrictives, ils estiment que ces contraintes nuisent à l’attractivité de la médecine familiale dans le réseau public.

Le président de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal, le Dr Samer Daher, souligne l’inefficacité des réglementations actuelles. Il affirme que l’augmentation des obligations administratives complique davantage l’accès aux soins et contribue à un désengagement croissant des jeunes médecins envers la médecine familiale publique. “Plus on impose de règles, plus on complique la situation,” déclare-t-il.

Cette demande d’assouplissement des règles vient en réponse à la constatation alarmante que de plus en plus de jeunes médecins choisissent de s’orienter vers des pratiques privées. En effet, les plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM), mis en place en 2003 dans le but de mieux répartir les omnipraticiens à travers la province, sont jugés peu efficaces. Chaque année, ces plans déterminent le nombre de postes offerts selon les besoins de chaque région, ce qui contraint de nombreux jeunes finissants à accepter des affectations loin de chez eux.

Les conséquences sont significatives : l’AMOM fait état de quelque 700 postes vacants depuis une décennie, alors qu’environ 500 médecins de famille exercent dans le secteur privé. Par ailleurs, un nombre croissant de médecins formés au Québec choisissent de travailler en Ontario, accentuant ainsi la crise de l’emploi dans le secteur.

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Des voix s’élèvent, comme celle du Dr Pierre-François Gladu, vice-président de l’AMOM, qui constate que de nombreux étudiants prennent une année sabbatique ou se dirigent vers d’autres spécialités. Ce mouvement est symptomatique d’un système qui, selon ceux qui en parlent, n’est pas en phase avec la réalité du terrain.

L’AMOM suggère de remplacer les PREM par des incitatifs financiers afin de motiver les médecins à exercer là où la demande est la plus forte. “Dans d’autres provinces canadiennes, des mesures de compensation positive sont mises en place. Pourquoi ne pas adopter une telle approche ici?” interroge le Dr Daher, qui évoque sa propre expérience en Gaspésie au début de sa carrière.

Actuellement, le manque de médecins est préoccupant, avec une estimation de 1500 postes à pourvoir au Québec, dont 500 dans la seule région montréalaise. De surcroît, une large portion de la population n’est pas inscrite auprès d’un médecin de famille, illustrant l’inefficacité de la structure actuelle. L’AMOM souligne qu’environ 400 000 patients inscrits dans le système de santé de Montréal résident en dehors de la ville, ce qui affecte la qualité des soins.

Il est particulièrement alarmant de constater l’impact des politiques de gestion des médecins sur l’engagement des jeunes praticiens et sur l’accès aux soins en région. Les appels à une révision des PREM et à une réforme fondamentale du système de santé se multiplient, témoignant d’une volonté forte de changement au sein de la profession médicale à Montréal.

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