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Les contrôleurs routiers ne patrouilleront plus sur nos routes, mais d’une nouvelle manière.

Le Tribunal administratif du travail a pris une décision marquante concernant les contrôleurs routiers au Québec, leur interdisant désormais de patrouiller sur les routes en raison des risques qu’ils encourent. Ce verdict marque un tournant majeur dans la gestion de la sécurité de ces agents, qui exercent des fonctions essentielles au sein de la régulation du transport routier.

### Un environnement de travail dangereux

Le Tribunal a souligné que les contrôleurs routiers font face à des menaces graves et imminentes, allant des agressions physiques aux comportements violents. Ces constables, souvent confrontés à des individus armés ou peu coopératifs, sont employés sur le terrain pour assurer la réglementation des poids routiers, mais se retrouvent dans des situations potentiellement mortelles. La juge administrative Danielle Tremblay a donc ordonné la suspension des interventions non planifiées, tant que des mesures de sécurité adéquates ne seront pas mises en place.

### Recentrage des missions

À partir de ce jeudi soir, tous les contrôleurs routiers seront confinés aux postes de contrôle situés près des autoroutes. Cette nouvelle directive a été confirmée par Jean-Claude Daignault, le président du syndicat des contrôleurs. Bien que cette décision vise à sécuriser leur environnement de travail, elle soulève des inquiétudes quant à l’impact sur leur capacité à surveiller efficacement la conformité des règles routières. M. Daignault a exprimé sa satisfaction face à la décision, tout en regrettant que cela puisse laisser la voie libre aux contrevenants, particulièrement avec l’arrivée du printemps.

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### Appel aux armes

Les agents ont depuis longtemps exprimé le besoin d’avoir accès à une arme de service pour mieux se protéger. La juge Tremblay a reconnu qu’une telle mesure pourrait partiellement remédier aux lacunes en matière de sécurité. Les contrôleurs cherchent également à obtenir un meilleur accès aux centres de renseignements policiers, afin de mieux préparer leurs interventions et de réduire les risques auxquels ils sont exposés.

### Historique de violences

Au fil des ans, les contrôleurs routiers ont été victimes de diverses agressions, incluant des menaces de mort et des attaques physiques. Leur travail, qui s’apparente à celui de la police, les expose à de nombreuses situations périlleuses. Le constat est clair : le danger encouru par ces agents est non seulement palpable, mais également toléré par les instances responsables, malgré de nombreuses alertes concernant leur sécurité.

### Responsabilité de l’employeur

Contrôle routier Québec, l’agence employant ces constables, a la responsabilité de réévaluer les rôles assignés aux contrôleurs routiers, ainsi que de réfléchir à la restriction de leurs pouvoirs si cela s’avère nécessaire. Des actions sont déjà envisagées pour ajuster les stratégies d’intervention, permettant ainsi de continuer à assurer le contrôle de la réglementation routière tout en garantissant la sécurité des agents. La ministre des Transports a également affirmé que des mesures seront mises en place rapidement pour ajuster les pratiques de leur organisation.

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### Perspectives d’avenir

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail s’engage à suivre la situation dans les mois à venir. Son objectif est de préparer un retour en toute sécurité aux interventions sur le terrain pour les contrôleurs routiers, sans compromettre leur santé et leur sécurité au travail. Les discussions sur les besoins en matière de sécurité et de soutien continuent d’évoluer, témoignant d’une prise de conscience nécessité par la situation actuelle de ces travailleurs essentiels.