Les chefs d’entreprise du Saguenay-Lac-Saint-Jean unissent leurs voix pour exiger un arrêt temporaire des nouvelles législations visant à limiter le recours aux travailleurs étrangers temporaires (TET) dans la province. Cette demande, qui reflète un large consensus au sein de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), souligne la gravité des enjeux liés à la main-d’œuvre dans la région.
Une Pénurie de Main-d’Œuvre Inquiétante
Les entreprises de la région craignent que les récentes modifications apportées aux règles concernant les travailleurs étrangers mettent en péril l’existence de milliers de postes difficiles à pourvoir. Alexandre Gaudreault, président de la Chambre de commerce et d’industrie Lac-Saint-Jean-Est, a précisé dans un communiqué que ces mesures auront des conséquences néfastes pour l’ensemble de la région, alertant sur le fait qu’il est essentiel de maintenir l’accès à ces ressources indispensables pour le bon fonctionnement des industries locales. Les entrepreneurs font face à une saisonnalité accrue dans certains secteurs et à une pénurie générale de main-d’œuvre, rendant crucial le recours à ces travailleurs.
Les Changements Législatifs et Leur Impact
Depuis le 26 septembre, les nouvelles règles imposent un plafond de 10 % d’embauche de travailleurs dans le cadre du programme destiné aux postes à faible salaire. Parallèlement, à compter du 8 novembre, le salaire horaire pour ces travailleurs a été rehaussé de 20 %, aligné sur le salaire médian de la province, qui se chiffrera désormais à 32,96 $ de l’heure au Québec. Ces changements posent un défi considérable pour les entreprises qui dépendent de cette main-d’œuvre, notamment dans des secteurs tels que la construction et le tourisme, où des compétences spécifiques sont requises.
Préoccupations face aux Pertes d’Emplois
Les chambres de commerce mettent également en avant que, dans le cas où une guerre tarifaire éclaterait avec les États-Unis entraînant des pertes d’emplois, les nouveaux chômeurs pourraient ne pas correspondre aux besoins spécifiques des entreprises qui recrutent TET. Les soudeurs et d’autres métiers similaires sont cités comme des exemples de postes nécessitant des compétences pointues que le marché local ne peut pas toujours fournir. De plus, différentes entreprises pourraient être contraintes de réduire leur production, de renoncer à des contrats, ou dans le pire des cas, de cesser leurs activités.
Appel à une Collaboration Gouvernementale
La FCCQ demande une action conjointe des gouvernements fédéral et provincial pour préserver le flux actuel de travailleurs étrangers temporaires. Les représentants des entreprises soulignent qu’une gestion prudente de cette situation est essentielle pour garantir la continuité des opérations et la croissance des industries régionales. Gaudreault insiste sur l’importance de ne pas reculer dans la lutte pour maintenir des niveaux de main-d’œuvre suffisants au sein des entreprises de la région, affirmant qu’un tel recul aurait des répercussions sur toute l’économie locale.
Exemples Concrets d’Entreprises Touchées
Le directeur général d’une entreprise locale, Jean-Denis Toupin, avait exprimé ses préoccupations face à ces restrictions, reliant le fonctionnement de sa société au soutien fourni par les travailleurs étrangers temporaires. À l’époque, son entreprise comptait 45 TET, majoritairement des soudeurs, pour ses opérations dans des zones stratégiques comme Saint-Nazaire et La Baie. Cette situation illustre le défi que représente la gestion des ressources humaines pour les entreprises qui évoluent dans un environnement économique en constante mutation, où l’accès à une main-d’œuvre qualifiée est impératif pour prospérer.