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« Les membres des minorités visibles : vers une intégration professionnelle différente »

L’analyse des taux d’emploi au Québec en 2023 révèle une situation intéressante concernant les personnes issues des minorités visibles.

### Taux d’emploi des femmes et des hommes

Les statistiques montrent que les femmes issues des minorités visibles affichent un taux d’emploi de 64 %, surpassant ainsi le taux d’emploi de 58 % enregistré chez celles qui ne font pas partie de ces groupes. Ce constat se retrouve également chez les hommes : 72 % d’entre eux, issus des minorités visibles, sont employés, comparativement à 64 % pour ceux qui ne proviennent pas de ces groupes. Ces chiffres témoignent d’une dynamique intéressante sur le marché du travail.

### Explication de cette dynamique

Marie-Andrée Gravel, conseillère experte et coordonnatrice du programme d’indicateurs sociaux à l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), a souligné que la composition par âge des personnes issues des minorités visibles joue un rôle déterminant. En effet, ces individus sont plus présents dans les tranches d’âge comprises entre 20 et 64 ans, qui correspondent typiquement à la période la plus active de la vie professionnelle. Un nombre réduit de personnes âgées au sein de ces groupes contribue à maintenir les taux d’emploi élevés.

### Taux de chômage plus élevé

Paradoxalement, malgré ces taux d’emploi encourageants, les personnes issues des minorités visibles rencontrent des taux de chômage plus élevés que ceux des non-minoritaires. Par exemple, le taux de chômage des femmes issues de ces minorités est de 7,6 %, tandis que celui des femmes qui ne sont pas issues de ces groupes est seulement de 3,1 %. Ce constat s’applique également aux hommes, où le même écart est observé.

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### Une distinction importante

Mme Gravel a précisé que le taux de chômage s’applique spécifiquement à ceux qui font partie de la population active, c’est-à-dire les personnes à la fois en emploi et au chômage. Cela réduit l’impact de la structure par âge, ce qui permet d’expliquer pourquoi les femmes et les hommes issus des minorités visibles affichent des taux de chômage plus élevés par rapport à la population générale.

### Disparités salariales

En ce qui concerne la rémunération, les inégalités se reflètent également dans les salaires. Pour l’année 2023, les femmes issues des minorités visibles gagnaient en moyenne 27 $ de l’heure, tandis que celles qui ne font pas partie de ces groupes touchaient 31,70 $. Les hommes issus des minorités visibles avaient une rémunération horaire moyenne de 29,80 $, contre 34,80 $ pour leurs homologues non-minoritaires. Ces différences soulignent les enjeux de l’équité salariale sur le marché du travail.

### Synthèse des éléments clés

Les statistiques au Québec révèlent que les personnes issues des minorités visibles sont généralement mieux représentées dans le monde du travail, mais souffrent d’un taux de chômage élevé et de disparités salariales significatives. Cela soulève des questions importantes sur l’inclusion et l’équité dans les milieux professionnels.