L’impact des choix stratégiques d’Investissement Québec sur l’achat local
Des décisions controversées après les élections américaines
Peu de temps après l’élection de Donald Trump, Investissement Québec (IQ) a pris la décision de réduire l’effectif de son équipe dédiée à la promotion de l’achat local. Cette décision a été prise dans un contexte où les enjeux économiques prenaient une nouvelle dimension, suite à la promesse du président élu d’imposer des tarifs douaniers significatifs sur les produits étrangers. Les coupes opérées par IQ ont surpris de nombreux observateurs, d’autant plus qu’elles sont survenues après que Trump a laissé entendre que son administration serait plus protectionniste.
Un porte-parole d’IQ a reconnu la réduction de personnel, affirmant qu’elle impliquait l’abolition de cinq postes au sein de l’équipe responsable de la stratégie d’achat local. Toutefois, cette réduction ne signifiait pas pour autant un abandon de la mission visant à promouvoir l’expertise québécoise. Selon le porte-parole, la méthode de travail a simplement changé, visant à répondre aux nouveaux défis du marché.
Des coupes significatives au sein d’IQ
La réorganisation d’IQ a également entraîné la suppression d’environ soixante emplois au total, y compris ceux qui œuvraient à la création d’une stratégie pour stimuler l’achat local et réduire les importations. Cette initiative, qui comportait des objectifs ambitieux de développement des chaînes d’approvisionnement locales, a fait l’objet de vestiges et de critiques, puisque l’équipe qui travaillait à sa mise en œuvre a été réduite de manière significative.
IQ a tenté de minimiser l’impact de ces coupes, soulignant que l’entreprise continue d’organiser des rencontres d’affaires et des visites destinées à mettre en avant les entreprises québécoises sur les marchés nationaux et internationaux. Ces actions visent à maintenir une certaine dynamique, bien que l’objectif initial de la promotion de l’achat local ait manifestement été modifié.
Une expertise historique mise à mal
Le mandat de l’équipe auparavant dédiée à l’achat local était spécifique et bien défini. Avec la mission d’encourager une augmentation des achats locaux à travers des stratégies de substitution des importations, l’équipe avait pour but de renforcer les filières de production canadiennes. Cependant, les récents changements ont soulevé des questions sur la durabilité et l’efficacité des initiatives restées en place.
Les préoccupations quant à la réduction de l’expérience et de l’expertise dans la promotion de l’achat local se sont intensifiées, d’autant plus qu’IQ ne souhaite pas communiquer sur d’éventuels regrets quant à cette reconfiguration. Au lieu de cela, elle met l’accent sur les nouvelles méthodes employées pour présenter les compétences des entreprises locales face aux acheteurs, des marchés pendant des événements spécifiques.
Un départ significatif dans l’organisation
L’annonce des coupes a coïncidé avec le départ de Stéphane Drouin, l’ancien vice-président responsable de l’achat québécois. Sa démission a éveillé des interrogations, surtout qu’elle s’est produite juste avant les réductions de personnel d’automne. Contacté pour des éclaircissements, Drouin a indiqué qu’il ne se sentait pas concerné par les décisions prises par IQ, affirmant qu’il n’était pas au courant des coupes au moment de son départ, le considérant comme une opportunité professionnelle distincte.
Il a expliqué que sa transition vers un nouveau rôle en tant que PDG d’Anges Québec s’était opérée indépendamment des changements qu’a subis IQ et qu’il n’avait pas été impliqué dans les discussions relatives à l’avenir de l’équipe dédiée à l’achat local. Les nouvelles orientations d’IQ soulèvent des préoccupations sur la manière dont l’organisation s’adaptera à un environnement économique en constante évolution.
