Un récent rapport a révélé des pratiques problématiques au sein de l’Office des professions du Québec, où la présidente de l’organisme, Dominique Derome, a été accusée de favoritisme et de conflits d’intérêts. Des allégations précises indiquent qu’elle aurait accordé des contrats à des amis tout en facilitant l’embauche de membres de leur famille, soulevant des questions sur l’intégrité des processus décisionnels au sein de cette institution gouvernementale.
### Conflit d’intérêts à l’Office des professions
Le rapport de la Commission de la fonction publique a mis en lumière le comportement de Mmes Derome et la manière dont elle a géré des situations qui auraient dû être traitées avec plus de rigueur éthique. Quelques mois après sa prise de fonction, elle a attribué un contrat à une entreprise dirigée par un ami, Yves Salvail, ayant des antécédents communs avec elle. Même si le nom de M. Salvail a été omis du rapport pour des raisons de confidentialité, des investigations ont permis de confirmer son identité et son rôle crucial dans ces contrat.
### Attribution suspecte de contrats
Le contrat en question, d’une valeur initiale de 38 000 $, a été remporté par l’entreprise de M. Salvail suite à un appel d’offres limité, sans qu’un comité d’évaluation ne soit mis en place. Ce manque de transparence dans le processus a soulevé des préoccupations concernant l’équité et la justesse de la sélection des fournisseurs. Ce contrat a été prolongé par la suite, entraînant des coûts qui ont grimpé jusqu’à 133 000 $, ajoutant une dimension préoccupante à la gestion financière de l’organisme.
### Un processus d’embauche biaisé
La situation s’est aggravée lorsque Mme Derome a commencé à préparer l’embauche de la fille de M. Salvail, Pascale Salvail, pour un poste à l’Office. Le rapport indique qu’elle a élaboré une stratégie pour faciliter cette candidature, allant jusqu’à modifier les critères d’emploi afin de rendre le poste accessible malgré un manque d’expérience chez la candidate. De plus, les exigences académiques initiales ont été ajustées pour inclure des qualifications superflues, n’ayant pour but apparent que de favoriser la candidature de Mme Salvail.
### Manipulation des ressources humaines
Dès août 2023, des actions ont été entreprises pour accélérer le processus d’embauche de Mme Salvail. Malgré une forte concurrence, seulement 87 candidatures ayant été reçues, le choix final s’est porté sur elle après que d’autres candidats aient passé des entrevues. Cette décision a soulevé des suspicions quant à l’impartialité du processus, particulièrement dans un contexte où le climat interne a été décrit comme toxique par plusieurs employés, qui ont exprimé leurs préoccupations à ce sujet.
### Prochaines étapes et conséquences
La Commission a recommandé l’annulation de la nomination de Pascale Salvail. Des informations récentes indiquent qu’elle a déjà quitté son poste. Parallèlement, des enquêtes supplémentaires, y compris celle menée par le Protecteur du citoyen, sont en cours pour évaluer la situation plus en profondeur. Les événements récents ont mis sous un jour nouveau la nécessité d’un examen approfondi des procédures au sein de l’Office des professions, car cette affaire ne fait que renforcer les craintes de favoritisme et d’abus de pouvoir au sein des organismes gouvernementaux.
### Une succession contestée
La situation a également entraîné des bouleversements au sein de l’organisme, avec la nomination d’un nouveau responsable, Pierre E. Rodrigue, qui a lui-même été impliqué dans une controverse antérieure. Cette nomination, faite au lendemain de la démission de Mme Derome, a suscité des critiques et une remise en question quant aux choix des autorités gouvernementales en matière de leadership, accentuant davantage la turbulence au sein de l’Office.