Le gouvernement du Québec sollicite une action rapide d’Ottawa en vue de l’acquisition de plusieurs nouveaux brise-glace de classe polaire, qui devraient être construits par le chantier naval Davie, situé sur la Rive-Sud de Québec. Actuellement, le ministère fédéral n’a prévu que la construction d’un navire à Lévis et d’un second à Vancouver.
Dans une lettre adressée au premier ministre canadien, François Legault insiste sur l’importance de cette initiative pour renforcer la capacité du Canada à exercer sa souveraineté dans l’Arctique, créer des emplois au Québec et atténuer les tensions avec les États-Unis, notamment avec l’administration de Donald Trump.
Le premier ministre québécois soutient qu’une réponse rapide de la part du fédéral permettrait au Canada de se positionner comme un acteur essentiel dans la sécurité de l’Arctique. Cela démontrerait aux alliés de l’OTAN et à l’administration Trump que le Canada est déterminé à protéger son territoire. Legault met en avant que la construction de plusieurs brise-glace est primordiale pour surveiller le flanc nord du Canada.
Des inquiétudes émergent face à la présence croissante de la Chine et de la Russie dans l’Arctique. La Chine considère cette région comme une frontière stratégique, tandis que la Russie continue de développer sa flotte de brise-glace, avec des capacités propulsées par la technologie nucléaire, la rendant ainsi prédominante dans ce domaine.
En parallèle, le gouvernement du Québec souligne le potentiel de la plateforme PolarMax. Ce système innovant, dont le chantier Davie détient les droits, pourrait répondre à la demande croissante en brise-glace. La mise en production pourrait commencer aux alentours de juin 2025, promettant la création de 1 400 emplois en seulement 16 mois, avec des livraisons prévues dès 2029.
Les navires seraient issus d’une collaboration entre le Québec et la Finlande, Davie ayant acquis une expertise significative en matière de technologie spécialisée grâce à sa récente acquisition des Helsinki Shipyards. La flotte actuelle de la Garde côtière canadienne, qui compte 18 brise-glace, reste insuffisante face aux 40 navires de la Russie.
Bien qu’ottawa entreprenne des discussions avec le chantier Davie pour établir des contrats de construction, il reste fermement limité à un brise-glace polaire pour le moment, en plus d’un autre destiné à la Colombie-Britannique. Malgré cela, le gouvernement fédéral s’engage également à créer six brise-glace classiques à Davie.
Guillaume Bertrand, porte-parole du ministre de l’Approvisionnement, a affirmé que le gouvernement se concentre sur le chantier Davie pour moderniser ses installations et créer un pôle maritime de premier plan dans la région. Il est reconnu que la technologie PolarMax représente l’une des avancées les plus significatives au monde dans le domaine des brise-glace.
Les besoins en brise-glace se font de plus en plus pressants, notamment pour la Garde côtière américaine. Une étude de 2023 estime qu’environ huit ou neuf nouveaux navires seraient nécessaires pour mener à bien les missions dans les régions arctiques et antarctiques. L’accord récent entre Ottawa, la Finlande et les États-Unis souligne l’engagement du Canada envers ses alliés pour la sécurité et l’affirmation de sa souveraineté dans cette région stratégique.