Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire, a annoncé qu’il mettra fin à sa carrière politique à l’issue de son mandat actuel. Cette décision marque une étape significative dans son parcours, suscitant des réactions variées au sein du parti et de la sphère politique québécoise.
Une annonce attendue par la presse
Mercredi soir, l’homme politique a convoqué les médias pour communiquer une « annonce importante concernant son avenir ». Bien que plusieurs rumeurs aient circulé autour de potentielles candidatures à la mairie de Montréal ou même au niveau fédéral, il a été rapporté que Nadeau-Dubois n’envisageait pas de se présenter à ces postes. Au lieu de cela, il a choisi d’officialiser son retrait du rôle de porte-parole de Québec solidaire et de renoncer à une candidature pour les élections de 2026.
Un contexte de défis au sein du parti
Cette décision intervient à un moment difficile pour Québec solidaire, qui a récemment subi une défaite significative lors d’une élection partielle à Terrebonne. La candidate du parti, Nadia Poirier, n’a obtenu que 4,6 % des voix, marquant une baisse préoccupante par rapport aux résultats des élections générales de 2022. De nombreux membres du parti ont critiqué le soutien limité fourni à Poirier durant sa campagne, classe qui témoigne d’une certaine désorganisation interne.
Cabinet de direction en crise
Nadeau-Dubois a fait face à des moments tumultueux au sein de son parti depuis les dernières élections générales. Parmi les événements marquants, l’ex-députée Catherine Dorion a publié un essai accusant le porte-parole et son équipe de manquer de clarté et de vision. Pourtant, lors d’un récent congrès, il a réussi à obtenir le soutien de 90 % des délégués lors d’un vote de confiance. Cependant, cela n’a pas suffi à redorer l’image du parti.
Une transition vers le pragmatisme
Le virage adopté par Nadeau-Dubois vers une approche plus pragmatique a également été source de tensions. En mai 2024, une décision controversée concernant la mise à jour du programme du parti a été soumise au vote des militants. Bien qu’ils aient accepté la « Déclaration de Saguenay » visant à moderniser et fluidifier les propositions politiques, cette décision a engendré des désaccords internes qui perdurent.
Un acteur emblématique des luttes sociales
Nadeau-Dubois a d’abord attiré l’attention du public en tant que co-porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) lors de la grève étudiante de 2012, une période marquante du militantisme étudiant. Sa carrière politique a débuté lorsqu’il a rejoint Québec solidaire, courant après la socio-démocrate Françoise David dans la circonscription de Gouin, qu’il a remportée lors d’une élection partielle en mai 2017.
Depuis son entrée en politique, il a su naviguer entre les défis et les attentes de ses électeurs. Réélu avec une majorité écrasante en 2018, il a longtemps été perçu comme une figure de proue de la gauche politique au Québec. Nadeau-Dubois s’est également illustré en tant que chef parlementaire, participant activement aux débats cruciaux lors des élections de 2022.
Un héritage à définir
Alors qu’il s’apprête à quitter la sphère politique après une carrière marquée par des victoires et des controverses, l’avenir de Québec solidaire reste incertain. Les prochaines élections de 2026 représenteront un défi de taille pour le parti qui doit maintenant envisager sa direction et ses stratégies à long terme. La volonté de Nadeau-Dubois de se retirer semble témoigner de l’urgence de repenser et de revitaliser les fondamentaux du mouvement qu’il a cherché à représenter et à renforcer.