Les routes du Québec font face à un flux alarmant de contournements des postes de contrôle routier, une situation exacerbée par l’impossibilité pour les contrôleurs de patrouiller comme ils le faisaient auparavant. Depuis l’arrêt des interventions non planifiées sur les routes, les camionneurs semblent se sentir en confiance pour ignorer les arrêts obligatoires, entraînant une hausse significative des infractions.
### Augmentation des infractions routières
Depuis le 6 mars, les contrôleurs routiers sont contraints de rester à leurs postes en raison d’un ordre du Tribunal administratif du travail qui vise à améliorer leur sécurité face aux menaces potentielles. Cet arrêt des patrouilles a conduit à une situation où, en moyenne, 438 camions passent chaque jour sans s’arrêter aux postes de contrôle. En l’espace d’une semaine, 2 190 infractions ont été enregistrées, mettant en lumière un problème croissant sur les routes du Québec.
### Mécontentement au sein de l’industrie
Jean-Claude Daignault, président de la Fraternité des constables en contrôle routier du Québec, a fait part de ses préoccupations. Il souligne que l’absence d’action sur le terrain a conduit à des comportements désinvoltes de la part de certains camionneurs, qui semblent se moquer des contrôleurs présents aux postes de contrôle. Cette impunité perçue est renforcée par l’incapacité des agents de poursuivre les véhicules qui ne se conforment pas aux règles en place.
### Comportement à risque
Des témoignages de membres de l’industrie avertissent que certains conducteurs continuent de contourner les pesées obligatoires, s’orientant vers des routes moins fréquentées où les contrôleurs ne sont pas présents. Benoît Therrien, président d’un média spécialisé dans le camionnage, fait état d’un comportement irresponsable parmi certains camionneurs qui pourraient échapper aux sanctions en raison de la situation actuelle.
### Interventions requises
Marc Cadieux, directeur général d’une association du secteur, a récemment exprimé ses préoccupations sur les comportements imprudents observés parmi certains camionneurs. Dans une communication récente, il a demandé à tous les membres de respecter scrupuleusement le Code de la sécurité routière, même si les contrôleurs ne peuvent pas procéder à des interceptions. Cadieux souligne que cette phase de non-intervention par les contrôleurs ne doit pas être perçue comme un feu vert pour ignorer la réglementation.
### Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Les statistiques révélatrices des manquements sur les routes sont frappantes. Les données révèlent que les jours suivants l’arrêt des patrouilles ont vu une augmentation notable des infractions : 530 infractions le 12 mars, 451 le 13 mars, et un pic atteignant 551 le 18 mars. Ces chiffres illustrent le besoin urgent de redéfinir le cadre sécuritaire et opérationnel des contrôleurs routiers pour assurer le respect des règles en vigueur.
### Appels à l’action
L’absence de contrôle sur les routes n’affecte pas seulement la sécurité routière, mais crée également une concurrence déloyale parmi les transporteurs. Certains profitent de la situation pour charger des poids excessifs, compromettant ainsi la sécurité globale des infrastructures routières. Des intervenants de l’industrie appellent déjà à une intervention rapide de la part des autorités pour rétablir l’ordre sur le réseau routier du Québec.
Les enjeux posés par cette crise méritent une attention immédiate pour garantir non seulement la sécurité des routiers, mais aussi la pérennité de l’ensemble de la filière du transport.