Hydro-Québec, un pilier économique du Québec, a récemment annoncé un plan d’investissements ambitieux visant à renforcer son réseau électrique et à encourager la croissance des emplois dans la province. Cependant, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) exprime de vives préoccupations face à cette situation, soulevant des questions essentielles sur la sous-traitance et l’avenir de l’emploi au sein de la société d’État.
Une main-d’œuvre en péril
Le SCFP remet en question la logique qui pousse Hydro-Québec à externaliser certains de ses projets au lieu d’augmenter son personnel permanent. Dominic Morin, représentant syndical, souligne que cette démarche pourrait entraîner une réduction de l’expertise interne dans un domaine où la société d’État a su se démarquer. En optant pour la sous-traitance, il craint que les connaissances des employés se fragmentent, rendant difficile le renouvellement des contrats avec les mêmes fournisseurs.
La quête de l’attractivité
Historiquement, Hydro-Québec a été considéré comme un employeur de premier plan au Québec, attirant des talents grâce à des conditions de travail avantageuses. Néanmoins, la perception de l’entreprise a évolué. De nombreux postes restent vacants, et la politique salariale n’a pas suivi la courbe d’inflation, ce qui peut dissuader les candidats potentiels. Les comparaisons avec d’autres employeurs, qui peuvent offrir de meilleures conditions, s’accumulent, et le syndicat craint que cela n’affecte la capacité d’Hydro-Québec à attirer et retenir des talents.
Une gestion de projets contestée
Les préoccupations du SCFP vont au-delà de l’emploi ; elles touchent également la qualité et le coût des projets réalisés. Selon Morin, les projets exécutés en interne sont généralement mieux contrôlés en termes de coûts comparativement à ceux sous-traités. Les risques associés à la sous-traitance peuvent se traduire par une moindre transparence et un manque de contrôle sur la qualité des travaux effectués. Les analogies avec la possession d’un véhicule illustrent ce point : prendre soin d’un bien à long terme diffère de l’utilisation d’un service temporaire.
La dichotomie des missions
La mission d’Hydro-Québec est claire : fournir à la province une énergie renouvelable à un prix accessible. Cependant, cette mission peut entrer en conflit avec les objectifs des entreprises privées, qui cherchent à maximiser leurs profits. Morin met en avant la tension entre les engagements financiers pris envers des partenaires privés et la nécessité d’optimiser le service public pour le bénéfice collectif des Québécois.
L’impact sur l’économie collective
Les enjeux soulevés par le SCFP sont significatifs à l’échelle de la province, car chaque citoyen du Québec est indirectement actionnaire de Hydro-Québec. Les bénéfices générés par la société d’État contribuent également à financer des services publics essentiels, tels que l’éducation et la santé. Morin insiste sur l’importance de préserver l’intégrité et la fierté des employés d’Hydro-Québec, affirmant que sans eux, l’entreprise ne pourrait fonctionner comme elle le fait.
Ce débat sur le futur d’Hydro-Québec souligne la nécessité d’un équilibre entre l’efficacité économique et la préservation des compétences et des ressources internes, qui sont essentielles pour soutenir la mission sociale de l’entreprise au Québec.