Les répercussions des tarifs douaniers sur l’acier commencent à se faire sentir dans divers secteurs de l’économie canadienne, notamment à l’usine Ivaco Rolling Mills, située à L’Orignal. Ces mesures, qui imposent un tarif de 25 % sur l’acier et l’aluminium canadiens, ont entraîné des ajustements significatifs au sein de l’entreprise et dans la région environnante.
Impact immédiat sur l’emploi
Suite à l’entrée en vigueur de ces nouveaux tarifs douaniers, l’usine Ivaco a dû faire face à des décisions difficiles, entraînant la suppression de plusieurs postes au sein de sa main-d’œuvre. Selon le Syndicat des Métallos, un gel des embauches a également été instauré, et des licenciements ont été constatés malgré les efforts déployés pour maintenir la stabilité des emplois. Le coordonnateur syndical local, Richard Leblanc, a déclaré qu’il était alarmant de constater ces pertes d’emploi, surtout dans un domaine où la sécurité économique des travailleurs est primordiale.
Un climat d’incertitude
L’incertitude causée par la mise en place de ces tarifs douaniers a créé une atmosphère préoccupante pour les travailleurs et les employeurs. Les représentants syndicaux, comme François Soucy, soulignent que les effets des tarifs sur le marché du travail pourraient prendre du temps à se manifester complètement. Toutefois, les craintes d’un ralentissement ayant déjà conduit à des pertes d’emplois dans d’autres usines de l’acier, notamment au Québec et en Ontario, sont palpables.
Restriction de la production et perspectives d’avenir
Récemment, le Groupe transformation des métaux Canada a annoncé la réduction de sa main-d’œuvre de 140 employés à travers ses différentes filiales en raison d’une baisse anticipée de la demande. Plusieurs projets ont également été temporairement suspendus en réponse à cette nouvelle réalité. Les chiffres précis concernant la région de l’Est ontarien demeurent flous, mais les signes montrent déjà que plus d’un tiers des réductions d’effectifs touchent ce territoire.
L’industrie de l’acier face à de nouveaux défis
Dans cette conjoncture difficile, le vice-président de l’Association canadienne des producteurs d’acier a reconnu que le marché américain représente une part significative des ventes canadiennes. Avec 50 % de la production d’acier primaire destiné à ce marché, la mise en place d’un tarif douanier de 25 % va inévitablement rendre le produit canadien moins compétitif. À cela s’ajoute la concurrence accrue provenant de la production chinoise, rendant encore plus complexe la recherche de nouveaux débouchés internationaux.
Possibilités de renforcement du marché intérieur
Malgré ces obstacles, des voix s’élèvent pour plaider en faveur de solutions permettant de dynamiser le marché national. Actuellement, seulement 35 % de l’acier consommé au Canada provient de l’intérieur du pays, ce qui indique qu’il existe une marge pour augmenter les ventes nationales. Si les entreprises canadiennes parviennent à consolider leur présence sur le marché local, cela pourrait atténuer les effets négatifs des pertes d’opportunités à l’exportation.
La situation reste donc délicate pour l’industrie de l’acier au Canada, alors que les établissements tentent de naviguer à travers ce nouveau cadre tarifaire tout en protégeant les emplois et en adaptant leur production.