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Travailleurs étrangers temporaires : des entreprises en difficulté, mais sous un autre angle

La situation critique des entreprises face aux restrictions sur les travailleurs étrangers temporaires

Les préoccupations des entreprises québécoises s’intensifient concernant l’impact des restrictions sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires (TET). Les craintes liées à la perte potentielle de ces travailleurs deviennent de plus en plus pressantes au fur et à mesure que la crise économique mondiale frappe à la porte. Les appels à un moratoire sur ces restrictions se multiplient, avec des organisations des chambres de commerce qui s’efforcent d’alerter les autorités gouvernementales sur les risques encourus.

Les acteurs économiques expriment l’urgence de maintenir le niveau actuel de travailleurs étrangers temporaires. Les entreprises, notamment celles des secteurs en pénurie de main-d’œuvre tels que le tourisme ou l’industrie de la construction, estiment que ces travailleurs sont essentiels à leur survie. Les dirigeants de ces entreprises constatent déjà les effets néfastes des départs imminents de ces individus qui possèdent des compétences spécifiques difficiles à remplacer, comme les soudeurs et autres professionnels spécialisés.

La montée des tensions économiques, notamment avec les menaces de guerre tarifaire, exacerbe encore cette situation. Selon les prévisions, des pertes d’emplois significatives pourraient survenir si des mesures tarifaires sont mises en œuvre. Toutefois, même avec l’augmentation du chômage, il est peu probable que les travailleurs disponibles correspondent aux besoins précis des entreprises. Cette inadéquation pourrait provoquer un ralentissement de la production, une incapacité à honorer des contrats et même la fermeture de certaines d’entre elles.

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Les témoignages des dirigeants d’entreprises mettent en lumière des défis concrets. En région, où l’économie dépend largement de ces travailleurs temporaires, la réduction de leur nombre représente une menace directe à la pérennité des activités. Les entreprises se déclarent déjà affectées par l’incertitude ambiante et anticipent des difficultés majeures si des mesures restrictives sont appliquées ou maintenues. Les inquiétudes s’amplifient à la vue des chiffres : le marché de l’emploi québécois affiche un taux de chômage de 5,4 % avec plus de 127 000 postes vacants, et plus de 62 000 permis ont été accordés en 2023, témoignant d’une demande accrue de main-d’œuvre.

Les enjeux d’immigration et de main-d’œuvre ne peuvent pas être considérés de manière isolée. Les entreprises sont confrontées à un paradoxe où les exhortations à augmenter leur productivité sont en opposition directe avec les restrictions sur l’embauche de travailleurs étrangers. Les dirigeants plaident pour une approche cohérente qui concilie les nécessités de compétitivité économique et les impératifs d’immigration. Tout indique qu’un moratoire sur les restrictions relatives aux TET pourrait non seulement protéger l’emplois existants, mais aussi préparer le terrain pour une relance saine de l’économie à l’avenir.