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L’effectif des établissements scolaires connaît une forte diminution.

La situation actuelle du personnel dans les écoles du Bas-Saint-Laurent est préoccupante, car une hausse significative des démissions et des congés de maladie a été observée depuis 2019. Ces données, fournies par le ministère de l’Éducation, mettent en lumière un phénomène qui touche divers professionnels du milieu scolaire, allant des enseignants au personnel de soutien.

### Une augmentation marquée des démissions

L’analyse des chiffres révèle que plusieurs centres de services scolaires (CSS) connaissent des augmentations alarmantes des démissions. Par exemple, le CSS des Monts-et-Marrées a enregistré une hausse de 75 %, tandis que celui des Phares a constaté une augmentation de 130 %. Encore plus préoccupant est le cas du CSS du Fleuve-et-des-Lacs, avec une flambée de 136 % de démissions sur la période considérée. Cette tendance ne semble pas être isolée, suggérant un malaise plus vaste au sein du secteur éducatif.

### Les congés maladie, un indicateur supplémentaire

En parallèle des démissions, l’utilisation des congés de maladie a également augmenté dans ces établissements. Les données indiquent que certains CSS, comme celui de Kamouraska–Rivière-du-Loup, se situent sous la moyenne provinciale d’une hausse de 30 % des congés de maladie utilisés. En revanche, d’autres CSS affichent des chiffres nettement supérieurs, ce qui souligne des problèmes potentiels dans les conditions de travail.

### Factors de mal-être et de turnover

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Les syndicats de la région, dont les représentants estiment que la situation actuelle n’est pas étonnante, attribuent ces changements à plusieurs facteurs. Les difficultés dans les conditions de travail, la lourdeur des tâches et les compositions des classes sont régulièrement citées comme causes de stress et de désengagement. Les dirigeants syndicaux, Natacha Blanchet et Jean-François Gaumond, évoquent aussi le phénomène de la pénurie de personnel. Ils mettent en avant les difficultés d’accès à des congés, qui peuvent pousser les employés à quitter pour chercher de meilleures conditions ailleurs.

### Une dynamique interne préoccupante

Selon Jean-Claude Bernatchez, un expert en relations de travail, la situation actuelle résulte à la fois d’une transition générationnelle et d’une gestion interne déficiente. Il souligne que le milieu scolaire doit évoluer pour s’adapter aux attentes et aux besoins des enseignants et du personnel. Le malaise actuel, qu’il décrit comme une “culture de travail lourde”, nécessite un changement rapide de leadership et une révision des pratiques de gestion.

### Influence des conditions de vie sur le personnel éducatif

Les défis au sein des établissements scolaires ne se limitent pas aux conditions de travail. Des éléments sociétaux, tels que la violence familiale et l’accès accru aux médias, contribuent également à l’anxiété et à la détresse parmi le personnel. Bernatchez aborde également la nécessité d’adapter les exigences des centres scolaires en fonction des réalités vécues par les salariés.

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### Appels à l’action pour maintenir le personnel

Les responsables syndicaux ont indiqué que des salariés, envisageant une reconversion avant même l’âge de la retraite, se manifestent régulièrement. Il est donc impératif de déployer des efforts pour conserver le personnel en place, en créant un environnement de travail plus favorable. Les appels sont clairs : il ne suffit pas de recruter de nouveaux enseignants, mais il est tout aussi crucial de retarder les départs en améliorant les conditions de travail.

Les données et témoignages recueillis illustrent ainsi une réalité complexe et préoccupante pour l’éducation au Québec, où des mesures concrètes doivent être prises pour assurer la pérennité du personnel éducatif et la qualité de l’enseignement.