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Où est donc le civisme depuis la pandémie ?

La pandémie de COVID-19 a laissé des traces durables sur notre société, provoquant une transformation radicale des interactions humaines, des comportements et du civisme au Québec. Des études récentes mettent en lumière l’impact psychologique de ces changements sur la population, notamment l’augmentation de l’anxiété et des troubles d’humeur. Ce phénomène soulève des questions cruciales : qu’est-il arrivé à la civilité et au respect dans la vie quotidienne depuis le début de cette crise sanitaire mondiale ?

### La fracture sociale occasionnée par la pandémie

Cinq ans après l’émergence de la COVID-19, il est indéniable que la pandémie a provoqué une désintégration des structures sociales traditionnelles. L’écrasante incertitude qui a accompagné cette crise a entraîné un sentiment de vulnérabilité généralisée. Les individus, confrontés à des défis sans précédent, ont vu leurs interactions mutuelles se transformer. Les personnes qui, auparavant, s’engageaient poliment dans la vie communautaire se sont souvent repliées sur elles-mêmes.

### Anxiété et comportements inadaptés

Les recherches menées par des experts en psychologie révèlent qu’une exposition prolongée à des conditions d’incertitude, telles que celles vécues lors de la pandémie, génère une augmentation des niveaux d’anxiété. Les individus en viennent à imaginer des scénarios anxiogènes, alimentant une spirale de préoccupations. La détresse émotionnelle se manifeste alors dans les relations interpersonnelles, où il n’est pas rare de voir des comportements inappropriés en réponse à des situations banales.

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### L’impact mesuré sur la santé mentale

Le rapport de l’Institut national de santé publique du Québec indique que les troubles anxieux et dépressifs ont considérablement augmenté depuis le début de la pandémie. Les chiffres révèlent que la prévalence de ces problèmes de santé mentale est 25 % supérieure aux attentes d’avant la crise. Cette situation peut nous amener à croire que les souffrances liées à la santé mentale pendant la pandémie ont été sous-évaluées. Le manque d’accès aux soins et aux soutiens appropriés a exacerbé ces douleurs individuelles.

### Émotions désordonnées et perte de contrôle

L’anxiété chronique peut engendrer divers symptômes émotionnels négatifs, tels que l’irritabilité et l’agitation. Les experts soulignent qu’un état d’esprit instable, caractérisé par la peur et le désespoir, peut facilement déteindre sur le comportement social. La recherche d’une certitude, souvent inatteignable, exacerbe le malaise et provoque des réactions disproportionnées envers autrui, notamment dans des contextes publics où le respect d’autrui devrait primer.

### L’envie de retrouver des repères

Après une période marquée par des sacrifices et des restrictions, de nombreuses personnes éprouvent un besoin urgent de compenser le temps perdu. Ce désir de revendiquer un retour à la normalité peut parfois légitimer des comportements inappropriés envers les professionnels de service et autres membres de la communauté. Il devient courant d’exprimer sa frustration sur des individus qui ne sont en réalité que des agents d’application des règles que la pandémie a imposées.

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### Réactions face aux irritants quotidiens

Les professionnels du service à la clientèle ont ressenti cette montée de tensions dans leurs interactions avec le public. Les responsables de services sont souvent placés en première ligne pour faire respecter des mesures jugées contraignantes par certains clients, engendrant ainsi un climat de conflit. Les employés portent le poids des mécontentements des clients, traduisés par des échanges parfois acerbes.

### Comportements à risque sur la route

Les tensions sociétales se matérialisent également sur la route, où la patience des conducteurs semble s’effriter depuis la pandémie. Les situations de stress, comme le non-respect des règles de sécurité routière, sont de plus en plus fréquentes. Les comportements téméraires, tels que doubler un bus scolaire à l’arrêt, révèlent un manque de considération pour autrui et pour la sécurité collective, accentuant ainsi la crise du civisme observée post-pandémie.

### Une société en quête de solutions

Face à cette évolution préoccupante, il est impératif d’explorer des avenues pour restaurer un sens de civisme et de respect au sein de la société. Ceci représente un défi, mais également une opportunité de réévaluation collective sur la manière dont chacun interagit. Nul doute que les leçons tirées aujourd’hui peuvent contribuer à forger un avenir où la civilité reprend sa place, même dans des moments de tension.

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