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Québec établit un comité pour « améliorer » la loi 21.

Le gouvernement du Québec a pris la décision de mandater un groupe d’experts en vue d’évaluer et potentiellement renforcer la Loi sur la laïcité de l’État, connue sous le nom de loi 21. Ce comité d’étude, qui sera conduit par deux avocats ayant une expérience significative dans la défense de cette législation, a pour objectifs principaux de vérifier l’application de la loi à l’échelle provinciale et d’explorer les impacts de l’influence religieuse dans les établissements publics.

Composition du Comité et Mandat

Le comité sera coprésidé par Guillaume Rousseau, professeur de droit, et Christiane Pelchat, ancienne députée et présidente du Conseil du statut de la femme. Leur mission est double : en premier lieu, s’assurer que les dispositions de la loi 21 soient effectivement mises en œuvre dans l’ensemble des institutions québécoises ; en second lieu, détecter toute tentative d’infiltration religieuse qui pourrait dénaturer la mission de ces institutions. Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a souligné l’importance d’une application rigoureuse de la loi, tant dans son esprit que dans sa lettre.

Contexte et Justification de l’Initiative

Le gouvernement du Québec, dirigé par François Legault, considère que la loi sur la neutralité religieuse, introduite en 2019, est largement acceptée par la population. Cependant, certains incidents récents, tels que ceux liés à l’école Bedford à Montréal, ont poussé le ministre Roberge vers une réflexion plus approfondie concernant l’application de la loi. Des préoccupations ont été exprimées quant à la situation des prières publiques, et des discussions sur des mesures supplémentaires, comme l’interdiction de prières de rue, ont été ouvertes.

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Exploration des Nouvelles Avenues de Renforcement

Le groupe de travail aura également pour tâche d’examiner les possibilités d’étendre la portée de la loi 21 à d’autres secteurs, y compris les cégeps, les universités, les centres de la petite enfance et même les hôpitaux. Il se penchera sur l’identification des dérives religieuses et des ingérences qui pourraient compromettre l’équilibre de la laïcité dans les institutions.

Constitutionnalité de la Loi et Perspectives d’Évolution

Le gouvernement a pris une position ferme concernant l’importance de la loi, malgré les controverses et les contestations juridiques entourant sa constitutionnalité. Bien que des procédures soient en cours devant la Cour suprême du Canada, qui a accepté d’examiner la loi, l’exécutif québécois ne semble pas vouloir attendre la décision de la cour pour envisager des modifications.

Les coprésidents du comité, ayant une complète compréhension des enjeux juridiques associés à la loi 21, sont bien placés pour mener cette étude. En effet, Christiane Pelchat, avocate pour la défense des droits des femmes, et Guillaume Rousseau, qui a représenté un mouvement laïque lors de précédentes luttes judiciaires, sont déterminés à défendre le modèle de laïcité québécois.

Réactions du Gouvernement et Engagements Futurs

Le ministre Roberge a affirmé qu’il ne perçoit pas de conflits d’intérêts au sein du comité, insistant sur le fait que le gouvernement est convaincu de la nécessité de la loi 21. Une annonce officielle pour lancer le comité est attendue lors d’une conférence de presse prévue à Montréal. Le rapport final du comité devrait être remis au gouvernement en août prochain, espérant ainsi des recommandations concrètes pour assurer la bonne mise en œuvre de la loi.

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